David Roy
Université Laval
Class of 2015

Enfin
Il est là
Il est là devant moi
Il est là devant moi derrière le silence
Le silence qui s’assied lourdement
Qui m’écrase tant il crie
Qui reflète mon médiocre
Mon crâne dégarni ma gueule béante mon cœur qui scie ma peau pendante
Mes yeux qui chient ma pensée pourrissant l’acabit des peurs tranchantes de mes os
Voici ma réponse
À votre question
Que vous posez comme de raison
Car cela fait cent jours
Que je suis en contention
Dans la cure libre de cette prison
Mes lèvres gercées laissent traverser mon âme que je risque de perdre à chaque instant dans ce silence qui s’installe entre nous et qui me vole ce dont je n’ai force de garder
Écoutez ce dont je n’ai force de dire
Entendez le
Silence
Maudire
Ma vie retenue de l’extérieure
Par vous qui devez me sauver docteur
« Rien de nouveau. »

Une cigarette
« Rien ne va. »
pour garder mon humeur infecte
« Je ne suis rien. »
Dans ce corps trop bête
Car il n’existe plus que le gris de la fumée des thérapies
Pour conserver mon mental en vie

Il est là, devant moi
Et le temps s’est déjà écoulé, sans moi
Il doit partir pour en voir d’autre, comme moi
Et je n’aurai rien dit d’autre que ça
Parce que demain recommencera
Mais enfin, au moins,
Il sera là.

Ceci est une œuvre de fiction.