Photo de Johanna Sommer, Hubert Maisonneuve et Dagmar M. HallerJohanna Sommer, Hubert Maisonneuve et Dagmar M. Haller Unité de Médecine de Premier Recours, Faculté de Médecine, Université de Genève, la Suisse

 

Grâce au soutien politique obtenu suite à l’élan imprimé par l’association « Médecins de Famille et de l’Enfance Suisse » (voir blog de François Héritier), les instituts académiques de médecine de famille des 5 universités suisses se sont réunis en un groupe de recherche national: l’académie suisse de médecine de famille (SAFMED). Dans ce cadre nous bénéficions d’un soutien financier pour quatre ans, dans le but de renforcer le profil académique de la médecine de famille. Nous nous sommes fixés trois buts: améliorer les compétences de recherche afin d’être en mesure de déposer des demandes de financement compétitives au fonds national de recherche, obtenir une chaire de professeur ordinaire en médecine de famille dans les 5 instituts, et promouvoir une meilleure visibilité de la présence universitaire de la médecine de famille auprès des étudiants et de la population.

Cinq axes de recherche nationaux :

Dans le cadre de cette collaboration nationale nous avons défini 5 axes de recherche:

  1. Le développement du contenu d’un cursus universitaire prégradué en médecine de famille, qui nous permettra de préciser les ingrédients recommandés pour assurer une formation de base en médecine de famille des étudiants suisses dans toutes les universités;
  2. Le développement de structures définissant et soutenant la formation post-graduée en médecine de famille au niveau national ; ces structures devront soutenir les jeunes médecins potentiellement attirés par la médecine de famille en les aidant lors de leurs choix de formation;
  3. Un projet de recherche national dans le domaine de la multimorbidité en médecine de famille qui définira les stratégies des médecins suisses pour faire face à la complexité croissante de la prise en charge des patients multimorbides au cabinet de médecine de famille;
  4. Un projet de recherche sur le modèle de rôle et les compétences d’enseignement des médecins de premier recours/famille encadrant les étudiants en cabinet lors des stages pratiques en communauté ; ainsi qu’un axe de recherche dans le domaine de l’enseignement de la médecine de famille qui traite des facteurs influençant le choix de carrière des étudiants et jeunes médecins en faveur de la médecine de famille;
  5. Un programme de formation de la relève académique suisse, qui offrira des possibilités de formation académique en médecine de famille.

Activités de recherche renforcées également grâce au soutien local

A Genève, en plus de ce soutien politique national, nous avons obtenu un appui solide de notre université qui nous a permis d’engager de nouveaux collaborateurs en vue de renforcer notre équipe de recherche. En une année, nous sommes passés de 0,5 équivalent temps plein (ETP) à 3,4 ETP. Neuf postes à temps partiel ont été pourvus sur des budgets locaux et nationaux.  Cette équipe dynamique réunit des personnes issues de divers horizons : médecins en formation postgraduée de médecine de famille, médecins de famille installés à temps partiel avec ou sans expérience de recherche, collaborateurs issus d’autres disciplines tels que la psychologie, le droit ou les sciences de l’éducation : la richesse des échanges n’en est que renforcée ! Autour du recueil de données générées par notre équipe, nous souhaitons stimuler la relève par une formation des étudiants à la recherche au cabinet médical et créer un réseau de médecins investigateurs motivés. La première étape est une réussite : l’année dernière, 20% des inscrits en 5ième année nous ont contactés pour réaliser leur mémoire de master en médecine sous la supervision de l’un d’entre nous (+400% en deux ans !). Des crampes idiopathiques des membres inférieurs au binge drinking chez les jeunes, les divers projets de recherche qui voient le jour dans notre unité ont pour préoccupation centrale de fournir des bases scientifiques adaptées pour les soins à nos patients afin qu’en Suisse comme ailleurs, la priorité soit donnée à la pratique d’une médecine de famille fondée sur des preuves.